Sur le voilier

Transatlantique #5, Notre Vie à Bord
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Cinquième épisode de ma transatlantique en bateau-stop. Ça fait une semaine qu’on est en mer. Le temps est magnifique et on profite enfin un peu de la beauté de l’océan.

Un dimanche parfait sur l’Atlantique

04/02/2018

Une nouvelle journée qui commence avec Guy qui nous prépare de bonnes crèpes dès le matin. Nous préparons ensuite un bidon étanche à emmener avec nous sur le canot de sauvetage en cas de gros problème. Ensuite, une bonne douche. Après quinze jours en mer, on se rend compte à quel point l’économie de l’eau est primordiale. J’ai un petit moment à moi pour lire à l’avant du bateau, mais je ne lis pas je scrute l’horizon. Je contemple l’océan et c’est ce qui est le plus envoûtant. Toujours cette immensité…

Pêcher, démêler le fil de pêche, jouer aux cartes, apprécier cette belle journée ensoleillée! Que c’est bon d’avoir un peu de répit! Nous avons beaucoup ri. L’atmosphère, la température, la couleur du ciel et de l’océan étaient parfaites en ce dimanche.

Nous profitons aussi d’un joli coucher de soleil. Et pourquoi ne pas dormir à la belle étoile? Nous enlevons la capote pour admirer un ciel sublime.

Problème de moteur

C’était sans compter sur un problème avec le moteur. L’alternateur ne recharge plus les batteries. Et si nous n’avons pas assez de batterie, le pilote automatique ne fonctionne plus. Nous essayons de retendre la courroie mais il semblerait que ce soit l’alternateur en lui même qui pose problème.

Nous barrons donc toute la nuit à tour de rôle. Et nous n’utilisons ni lumière ni pompe afin d’économiser les batteries au maximum.

Barrer seule la nuit

Barrer, c’est-à-dire faire en sorte que le bateau garde son cap sans pilote automatique, devient une appréhension la nuit quand l’on est toute seule et que les vagues paraissent immenses. Cela demande une concentration impressionnante les premières fois.

C’est difficile car c’est pire qu’un compteur dans une voiture. Il faut garder l’aiguille de la boussole sur le bon cap à cause des vagues et du vent. Et facile à la fois car finalement pendant ces heures-ci j’ai su barrer un voilier toute seule comme une grande. Je suis fière d’avoir pu le faire seule sans souci particulier. Nous aviserons demain pour ce qui est du moteur.

05/02/2018

Je continue de barrer ce matin pendant que les garçons essayent de réparer le moteur mais malheureusement sans succès. Il fait 30°C à l’extérieur et l’eau est à 28°C. Si seulement on pouvait arrêter le bateau et aller se baigner mais la houle est trop forte. Nous pensions que les choses s’apaiseraient mais ce souci de moteur nous préoccupe.

Les batteries ont pu être rechargées par les panneaux solaires. Ce qui nous donne un peu de temps pour manger et prendre un petit rhum en apéritif, de la rhumerie des Canaries que nous avions visité avec Alexis. Nous partons dormir un peu plus tranquilles ce soir. Le pilote automatique aura assez de batteries pour la nuit. Nous passons une soirée sympathique.

La phrase de la soirée: « Personne n’a dit que ce serait facile mais que cela en vaudrait la peine ».

Se détacher du confort

06/02/2018

Une bonne nuit et une bonne douche à l’eau de mer à l’arrière du bateau, je commence à m’habituer à l’économie d’eau douce et à m’éloigner un peu du confort auquel nous sommes si habitués en Europe et dans nos modes de vie occidentaux. L’eau est chaude et les douches infinies tant l’océan est vaste. Je barre de nouveau ce matin et Guy est en train de pêcher.

Nous espérons pouvoir de nouveau manger un bon petit tartare de poisson avec les petits citrons verts du Cap-Vert. Il fait moche et je m’endors presque sur la barre à roue. L’après-midi, nous passons 4 heures à essayer de démêler le fil de pêche. Bonne petite averse dehors et nous allons nous reposer.

Réveillée en plein milieu de la nuit.

07/02/2018

Réveillée à 2h du matin par une embardée du bateau. Rien de grave mais le pilote automatique s’était mis en standby et ne barrait plus. Donc le bateau partait là où les vagues l’emmenaient. Je le remet sur son cap et Guy nous réveille un peu plus tard pour nous informer que nous allions reprendre les quarts. Finalement, le problème se résout de lui même en tout cas pour la journée.

Impossible de fermer l’oeil cette nuit avec cette impression incessante de tomber quand le bateau gîte. Nous avons en revanche la chance de prendre une douche à l’eau de pluie. C’est très agréable quand il fait chaud et que l’on utilise quasiment plus que de l’eau de mer. Nous avons réussi à terminer de démêler le fil de pêche enfin! Quel casse-tête! Ensuite, j’ai fait un peu de pain pour le lendemain matin et Alexis nous a préparé une bonne pizza que nous avons réussi à faire cuire à la poêle.

Visite du bateau

On ne le saura que plus tard mais le plus dur est derrière nous. Nous arriverons sûrement en plein carnaval au Brésil. Moins de 600 miles à parcourir avant de voir la terre à nouveau.

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