Quatrième épisode de ma transatlantique en bateau-stop. Les premières nuits au milieu de l’Atlantique sont difficiles et le temps ne nous laisse pas de répit mais nous nous habituons petit à petit à cet environnement.
Au milieu de l’océan
Première nuit angoissante
29/01/2018
Après avoir quitter le Cap-Vert, nous nous retrouvons seuls face à l’immensité de l’océan Atlantique. La première nuit est agitée et le bateau gîte (se couche) tellement que je n’arrive pas à descendre de ma couchette. S’installent alors angoisse, peur de l’inconnu et incapacité de contrôler quoique ce soit étant donné que je n’ai pas d’expérience. « Pourquoi est-ce que j’ai eu cette idée saugrenue de traverser l’Atlantique en voilier sans connaître le monde de la voile? »
Pêche fructueuse
30/01/2018
Perte de notion du temps. Les jours défilent et le temps passe très vite. Un oiseau un peu curieux cherche à se poser sur le bateau mais n’y parvient pas. Il a repéré les dorades que Guy a péché, dont une qui ne fait pas moins de 2,5kg. Nous préparons les poissons pour un très bon tartare que nous offre la mer.
Les poissons volants nous accompagnent par dizaines au fil des jours. Ils ont tendance à s’échouer sur le bateau quand ils n’arrivent pas à contrôler leur vol.
Impossibilité de dormir
Au moment d’aller dormir, j’ai l’impression de tomber de ma couchette à chaque minute tellement le bateau gîte. Il m’est impossible de dormir et j’admire donc le plancton fluorescent qui se distingue dans les vagues depuis mon hublot. C’est de toute beauté!
Le temps nous malmène
31/01/2018
La mer ne nous laisse pas de répit. Dans la nuit, le pilote automatique décide de ne plus barrer correctement. Et le génois se met en drapeau (s’enroule sur lui même). Nous mettons deux heures à tout rétablir. Qui a dit que ce serait une balade? Tout le monde ayant déjà traversé nous avait dit que c’était une traversée calme… Petite victoire tout de même: j’ai réussi à ranger la trinquette(petite voile à l’avant) toute seule à l’avant du bateau alors que ça gîtait énormément.
« Homme à la mer »
01/02/2018
Mise en situation.
Guy, notre Capitaine nous crie: « Homme à la mer! »
Il faut donc réagir vite et méthodiquement heureusement que ce n’était qu’une mise en situation. Mais cela nous permet de nous mettre la procédure bien en tête. On ne peut se rendre compte à quel point cela peut arriver rapidement. Il suffit d’une seconde d’inattention et on peut passer par dessus bord si on ne se tient pas. Quelle angoisse! Ne pas être retrouvée car les vagues créent de tels creux qu’il serait difficile d’être retrouvée dans ces conditions. Plus que 1300 miles à parcourir.
Première nuit de repos
02/02/2018
Première nuit où je réussis à dormir et cela fait un bien fou. Nous évoquons l’éventualité de nous diriger plutôt vers l’île de Fernando de Noronha et de remonter ensuite vers Bélem et posons le pour et le contre entre distance et sens du vent.
Premiers quarts de nuit
03/02/2018
Nous devons barrer car le pilote automatique barre comme il le faut dans un sens mais ne contre-barre plus. Il nous fait donc faire des embardées. Nous préparons donc des quarts de nuit que nous effectuons à tour de rôle. Il est 23h et c’est l’heure de mon quart. La nuit est calme, magnifique et l’océan paraît tellement plus puissant. Les étoiles ne subissent pas la pollution lumineuse. Et mes yeux s’adaptent étonnamment bien à l’obscurité, aidés par la lune qui s’élève dans un ciel sublime. Cette immensité autour du bateau est déroutante.
Je commence à m’habituer
La boussole indique une direction vers le Sud-Ouest et nous nous dirigeons bien vers Bélem après s’être mis d’accord. Nous jouons au tarot ou au poker menteur le soir (plus facile quand le bateau bouge). Il nous reste environ 1000 miles à parcourir. Nous avançons à une vitesse moyenne de 5 noeuds. La température extérieure est de 26°C et nous surfons littéralement sur les vagues.
On pêche et on profite des dauphins et couchers de soleil. Notre vie à bord est passionnante pour moi car j’apprends beaucoup.
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